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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/218

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cette sécheresse de cœur qui la faisait venir assister à une lutte meurtrière dont le résultat pouvait coûter la vie à un de ces deux jeunes gens qui l’aimaient !

Une fois le cheval d’Ismaël calmé, madame de Pënâfiel avait, je l’ai dit, repris au fond de sa voiture son altitude nonchalante et ennuyée ; puis, saluant M. de Cernay d’un signe de tête, elle avait levé ses glaces, sans doute par crainte du froid qui devenait assez piquant.

À ce moment quelques cavaliers accoururent dans l’allée qui servait de terrain de course en s’écriant :

— Ils sont partis !

Aussitôt M. de Cernay se rendit au poteau ; un murmure d’ardente curiosité circula dans l’assemblée, on laissa un libre espace devant la terrible barrière qui se dressait sur un sol dur et caillouté, tandis que deux chirurgiens mandés par précaution se tinrent près de cette civière lugubre, un des accessoires obligés de toute course.

Si l’on a été agité soi-mème par les mille vanités de la possession, par l’amour excessif qu’on porte à son cheval, par l’orgueil de le voir triompher, par la crainte ou par l’espoir de perdre ou de gagner un pari considérable,