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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/224

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tables ilotes ! — ajouta-t-il avec indignation.

— Vous avez bien raison, — lui dis-je, — voilà de l’indépendance, un noble dédain des services reçus : rien de plus courageux ! Mais est-il bien avéré que MM. de Merteuil et de Senneterre, se soient occupés de madame de Pënâfiel, et que ce motif que vous dites ait été celui de leur défi ?

— Certainement que c’est avéré, puisque tout le monde le croit, puisque tout le monde le répète. Bien entendu qu’eux autres, c’est-à-dire celui qui reste, Senneterre, n’en conviendra jamais, car tantôt, en allant savoir des nouvelles de cet infortuné Merteuil qui n’a survécu que deux heures à sa chute, j’ai rencontré à sa porte M. de Senneterre la figure altérée. J’ai voulu le tâter sur madame de Pënâfiel ; eh bien, l’honorable, le digne jeune homme a eu assez d’empire sur lui-mème pour avoir l’air de ne pas comprendre un mot de ce que je voulais lui dire. D’ailleurs, je le crois bien, après le sot rôle que madame de Pënâfiel leur a fait jouer à tous deux pendant cette course… Senneterre ne peut plus maintenant avouer le vrai motif de cette lutte sans passer pour un niais !

— Comment donc cela ? — lui dis-je.

— Comment, vous ne savez pas l’excellente