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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/25

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il retoussa comme s’il allait expirer, le vieux poussif !

— Ah ! tu ne payes que vingt-cinq sous ! et tu m’appelles ton bon ami ! ah ! ça te fait du mal d’aller vite ! Attends ! attends ! vieux fesse-mathieu, que je dis en enfourchant Délinquant ; je vais t’en donner, moi, du tout petit trot ! Et v’lan… je vous pars à triple mors, et je vous trimballe le berlingot à tout briser, mais d’un train, mais d’un train, que le vieux roué m’aurait payé à mille francs de guides, comme on dit que payait le grand Napoléon, qu’il n’aurait pas été plus vite ; sans compter que, pour mieux orner ma course, je ne coupais pas un ruisseau, pas une saignée… J’arrivais là-dessus au galop… et v’lan ! Il fallait voir les sauts de côté que faisait le berlingot en fringalant : seulement, on doit être juste pour tout le monde, mais faut qu’il ait été fameusement solide, le berlingot ! pour ne s’être pas rompu mille fois !

— Mais, malheureux, — dis-je à mon guide, — tu risquais de tuer ce malade !

— Le tuer ! ah ! ben oui… le tuer ! le vieux brigand ! je n’ai pas eu assez de bonheur pour ça. Enfin nous avons été un tel train, monsieur, que, malgré les sables où nous sommes,