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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/52

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portrait, peint sur un fond d’or, rappelait, par son caractère magnifiquement naïf, quelques-unes de ces adorables figures de Vierges de l’école italienne, de la fin du seizième siècle ; joignez à cela que tout ce que Raphaël a jamais rêvé de plus candide, de plus pur et de plus suave, dans l’expression de ses madones, rayonnait doucement sur cette divine physionomie : ses cheveux bruns, lisses et brillants se collaient sur son front charmant, ceint d’une petite ferronnière d’or… puis, suivant la ligne des tempes d’une blancheur si éblouissante qu’on semblait y voir le réseau bleu des veines, descendaient jusqu’au bas de ses joues, délicatement rosées ; ses grands yeux bleus, d’une sérénité pensive et presque mélancolique, semblaient me suivre de leur long regard, à la fois calme, noble et bon ; ses lèvres, d’un pâle incarnat, ne souriaient pas, mais elles avaient une expression de grâce sérieuse, réfléchie, impossible à rendre, et leur coupe, ainsi que celle du nez droit et mince, était d’une beauté exquise et d’une pureté antique ; enfin, une suite de tunique d’un bleu très-tendre, qui, laissant à peine voir la neige des épaules, se nouait autour d’une taille de la plus rare élégance par un cercle d’or bruni, complétait ce