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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/55

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avait été fort belle, s’assombrit ; le ciel se chargea de nuages, quelques gouttes d’eau tombèrent.

« Il n’y a pas d’auberge ici, — me dit le curé ; — vous êtes à cheval, monsieur, le temps menace d’un orage de montagne, et, si l’ouragan est fort, la petite rivière que vous avez trouvée guéable deviendra, pendant quelques heures, un torrent rapide ; veuillez donc accepter une pauvre hospitalité dans le presbytère jusqu’à ce que la tourmente soit apaisée : votre guide et ses chevaux trouveront place dans la grange.

J’acceptai, ravi de cette offre qui pouvait servir ma curiosité : nous rentrâmes.

« Eh bien, Joseph ? dit Jeanne au curé d’un air profondément ému.

— Hélas ! Jeanne, que la volonté de Dieu soit faite ! mais j’ai bien souffert, et je n’ai pas eu le courage d’entrer chez elle… »

Jeanne essuya une larme, et alla s’occuper des moyens de me recevoir aussi bien que possible dans cette modeste demeure.

Bientôt l’orage éclata avec tant de violence, que je me décidai à passer la nuit au presbytère de ***.