Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et d’empêcher d’accuser ou d’inquiéter des innocents.

En un mot, ainsi que vous l’avez peut-être déjà pénétré, monsieur, le vieillard était le mari de cette infortunée : usant du terrible droit que lui donne la loi, trouvant sa femme et le comte assis près du berceau de leur fils, il les avait tirés tous deux à bout portant ; une balle avait du même coup tué la mère et le malheureux enfant…

— Mais ce vieillard, qu’est-il devenu ? demandai-je au curé, dont la narration m’avait si douloureusement impressionné.

— Je l’ignore, monsieur ; tout ce que j’ai su, c’est qu’un petit bâtiment génois, mouillé depuis huit jours proche de la côte, à une lieue d’ici, avait, le soir même de ce triple meurtre, mis à la voile. » .

On conçoit l’intérêt que fit naître en moi cette narration, et on comprendra peut-être aussi qu’instruit de ce terrible événement, je ne pus me résoudre à acquérir cette demeure, ou devaient toujours vivre d’aussi affreux souvenirs, et qui alors me sembla maudite.

Je restai au presbytère jusqu’au moment où, le délai de la vente à l’amiable étant passé, cette habitation fatale fut adjugée à un négo-