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Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/100

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coup de monde, mais que vous n’êtes pas du monde quant à ses petites haines et à ses jalousies mesquines ; je crois que vous n’êtes ni fat ni vain, et que vous êtes de ce bien petit nombre d’hommes qui ne cherchent jamais à trouver dans une confidence… autre chose que ce qu’il y a ; je suis sûre que vous ferez la part de l’étrangeté de ma démarche. Et puis d’ailleurs, — ajouta-t-elle avec un air de dignité à la fois grande et triste, qui malgré moi me frappa, — comme une preuve d’extrême confiance de la part d’une femme est une des choses qui honorent le plus un honnête homme, je ne crains pas de m’ouvrir à vous ; d’ailleurs vous êtes généreux et bon, je sais que bien des fois vous m’avez loyalement, bravement défendue, et je suis, hélas ! bien peu accoutumée à cela ; je sais enfin qu’un jour à l’Opéra… Oui, je vous avais entendu, — dit madame de Pënâfiel en remarquant mon étonnement ; — c’est ce qui vous fera comprendre pourquoi j’ai paru aller au-devant de votre admission chez moi, et la réserve que vous avez mise à répondre à cette prévenance m’a donné une haute idée de la dignité de votre caractère ; aussi ai-je besoin d’y croire… ai-je besoin de voir en vous un ami sincère ; car enfin il faut bien que je dise