Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et de grâce, les vêtements fort simples, et seulement rehaussés par un grand cordon orange à lisérés blancs, et par une plaque d’or émaillée placée à gauche de l’habit.

— Et ce portrait ?… — dis-je tristement à Marguerite.

— C’est celui de l’homme que j’ai le plus aimé, le plus respecté au monde ; c’est enfin celui… de M. de Pënâfiel…

Et elle fondit en larmes en mettant ses deux mains sur ses yeux.

.........................

Je compris tout alors… et je crus que j’allais mourir de honte… et de remords…

Ce seul mot me dévoilait le passé et toute l’affreuse injustice de mes soupçons : — Ah ! combien vous devez me mépriser, me haïr !… — lui dis-je avec un accablement douloureux.

Elle ne me répondit rien, mais me donna sa main que je baisai à genoux, peut-être avec plus de vénération encore que d’amour !

Marguerite se calma peu à peu. De ma vie je n’oublierai son premier regard lorsqu’elle leva sur moi ses yeux encore baignés de larmes, ce regard qui peignait à la fois le reproche, le pardon et la pitié.

— Vous avez été bien cruel, ou plutôt bien