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Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/141

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être inexprimable, où souvent la nature elle-même semble apporter son tribut éclatant à notre félicité ? Si une voix depuis longtemps chérie vous dit en tremblant : — À ce soir !  ! — ce soir-là, il se fait que le ciel est pur, les bois verts et touffus, les fleurs étincelantes, l’air saturé de parfums ; enfin, par un hasard adorable, tout ce qui frappe votre vue est riant et paisible. Rien de triste, de sombre, ne vient obscurcir votre lumineuse auréole. Vous faut-il dire avec amour combien vous jouissez de cette rare et divine harmonie ! les expressions naissent pleines de fraîcheur et de grâce ; votre esprit allègre et épanoui brille de mille saillies ; s’il se tait, alors votre cœur parle et murmure d’ineffables tendresses ; puis vous vous sentez si fier, si hardi, si complètement doué, qu’à vos yeux éblouis l’avenir est sans bornes, ses perspectives innombrables, rayonnantes, et il vous semble enfin qu’aucun malheur ne vous peut atteindre sous l’égide du tutélaire et radieux génie qui vous couvre de ses ailes d’or !…

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Depuis que Marguerite m’avait avoué son amour, amour si douloureusement, si longuement combattu par les souvenirs de son bonheur passé, mon incurable défiance devait cé-