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Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/145

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Le château visité, nous revînmes à Paris.

Se trouvant fatiguée de cette course, Marguerite m’avait prié de venir passer la soirée avec elle ; je le lui promis.

En arrivant je la trouvai triste, paie, visiblement émue.

« Qu’avez-vous ? — lui dis-je.

— Vous allez vous moquer de moi, — elle avait les larmes aux yeux ; — mais je n’ai pas retrouvé un bracelet qui me vient de ma mère ; je le portais au bras ce matin ; vous savez le prix que j’y attache, jugez de mon chagrin ; j’ai fait chercher partout, rien… rien !…

À ces mots, je me rappelai presque confusément avoir vu tomber du gant de Marguerite quelque chose de brillant, lorsque je lui baisai la main dans la bibliothèque ; mais, tout au bonheur de ce baiser, cet incident n’avait pu m’en distraire.

— J’attache tant d’idées exagérées sans doute à la possession de ce bracelet, — reprit Marguerite, — que je serai affreusement malheureuse de ne le pas retrouver ; mais quel espoir ? en ai-je aucun ? Ah ! mon ami, pardon de cette douleur de regrets dans laquelle vous n’êtes pour rien ; mais si vous saviez ce que ce bracelet est pour moi… Ah ! quelle pénible