Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui vous ayez tendu ce piège ? — lui ai-je dit en riant.

— Un piège ? — a repris le nouvel arrivant.

— Un piège, monsieur, — ai-je répondu ; — un piège rempli de malice, auquel moi-même, un des amis les plus sincèrement dévoués de madame de Pënâfiel, j’ai failli me laisser prendre.

— Ah ! m’en croyez-vous capable ? — m’a répondu madame de *** en souriant, sans comprendre encore ce que je voulais dire.

— Certes, madame, je vous en crois capable, — car c’est un excellent moyen de connaître les véritables partisans de nos amis ; on dit en apparence un mal affreux de son amie intime, et selon que les personnes de sa connaissance la défendent ou renchérissent encore sur la médisance, on juge ainsi des bienveillants et des malveillants ; aussi, renseignée de la sorte, l’amie intime prend plus tard pour ce qu’elles valent les protestations qu’on lui fait.

— Ah ! vous êtes en vérité d’une indiscrétion insupportable, — m’a dit madame de *** en minaudant —

L’arrivant d’Italie était stupéfait. Une nouvelle visite entra, je sortis.

.........................