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Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/165

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tentement nous grise ; aussi le monde, avec toutes ses joies et toutes ses splendeurs, me paraissait le seul théâtre digne de ma félicité.

Avant de me rendre à une ou deux soirées, je suis allé aux bouffes pour entendre le deuxième acte d'Otello. — J’ai vu madame de V* seule dans sa loge.

Elle était, comme toujours, charmante et mise à ravir.

Rien de plus délicieux qu’une jolie figure de femme se détachant, ainsi lumineuse et souriante, sur le fond toujours très-obscur de ces premières loges de face.

Dans l’entr’acte, j’ai été faire une visite à madame de V*. — Elle m’a reçu à merveille ; je dirais presque avec une coquetterie très-provocante, si elle n’était pas, pour ainsi dire, née coquette et provocante comme d’autres naissent blondes ou brunes. — Rien d’ailleurs de plus brillant, de plus original, de plus fou que son esprit ; disant tout, mais avec une grâce si piquante, une malice en apparence si naïve, qu’elle se fait tout pardonner.

Elle a commencé par m’attaquer très-vivement sur mes assiduités constantes auprès de certaine belle marquise, disant que cette marquise devait s’estimer très-heureuse d’être pres-