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Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/222

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splendeur du costume d’Egmont. C’était l’intérieur d’une pauvre maison flamande ; le rouet de Claire, des meubles de noyer à pieds tors et bien luisants ; à gauche, une petite fenêtre garnie de vitraux entourés de plomb et ombragés au dehors par les pousses vertes d’un houblon, qui couvraient à demi la cage d’un oiseau. À celle fenêtre, pour la première fois sans doute, Claire avait vu Egmont, lorsque passant sur son beau cheval de bataille à la tête de son armée, le comte, avec sa grâce sans pareille, l’avait saluée de son épée d’or, en baissant son panache ondoyant.

Enfin, au-dessus de la haute cheminée à manteau de serge, on voyait une naïve et grossière gravure populaire, représentant le grand Egmont ! Informe dessin, que Claire avait souvent contemplé, rêveuse, sans pourtant songer qu’un jour ce grand capitaine serait à ses genoux ! ou plutôt qu’elle serait aux genoux d’Egmont ; car c’est avec une admirable sagacité, que le peintre avait ainsi choisi l’attitude de Claire, véritable symbole de l’amour de cette admirable enfant, toujours si timidement agenouillée, si reconnaissante du bonheur qu’elle donne.

Une lumière douce et rare éclairait ce ta-