Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’autant plus qu’un départ est toujours flatteur quand on reste…

— J’avais très-sérieusement à vous parler, — lui dis-je craignant que, si la conversation prenait ce ton de légèreté, l’interprétation du service que j’avais à lui demander ne s’en ressentît.

— Et qu’est-ce donc ? — me dit-il.

— En deux mots, voici ce dont il s’agit : un jeune peintre, étranger, et d’un très-grand talent, mais jusqu’ici absolument inconnu, a épousé ma cousine germaine, une sœur pour moi, avec laquelle j’ai été élevé, c’est vous dire que je la vénère autant que je l’aime. Un malheureux procès contre ma tante, procès que, pendant un voyage, j’ai pour ainsi dire intenté et gagné malgré moi, par l’abus d’une procuration, dont mes gens d’affaires se sont servis sans me prévenir, a jeté beaucoup de froideur entre ma cousine et moi, du moins de sa part, car, ne sachant pas la vérité, elle a trouvé ma conduite d’une honteuse cupidité. Le gain de ce procès est de peu pour moi ; mais il serait d’un grand secours à ma cousine et à son mari, qui, je vous l’avoue, sont pauvres ; d’un autre côté ne nous voyant plus, et connaissant l’ombrageuse fierté de cette jeune femme, il me