Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ces corbeilles de fleurs sont à chaque instant butinées par des myriades de papillons aux plus vives couleurs : c’est l’ulysse aux ailes d’un vert brillant à reflets glacés d’améthyste, le marsyas d’un bleu cuivré, ou le danaé d’un brun de velours rayé de nacre.

Joyeuses filles, comme elles dansent au son de la lyre de Daphné ! une de mes trois esclaves d’agrément, ainsi que disait le renégat.

Daphné a été enlevée à Lesbos par les Turcs. Les nobles proportions de cette Lesbienne, son visage d’une beauté sévère, rappellent le type grandiose de la Vénus de Milo.

Elle est assise sur un banc de mousse ; son teint est blanc-rosé ; ses yeux, ses sourcils, ses cheveux sont noirs comme l’ébène ; un étroit bandeau, composé de petites pièces d’or, se courbe sur son front hardi et va s’attacher dans la natte épaisse qui réunit ses cheveux derrière sa tête.

Daphné, un peu courbée sur elle-même, vêtue dune tunique jaune-paille et d’une jupe blanche, arrondit avec grâce ses beaux bras nus jusqu’à l’épaule, et joue de la lyre albanaise, qu’elle appuie sur ses genoux. Une de ses jambes, plus étendue que l’autre, laisse voir une cheville charmante chaussée d’un bas de