Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vêtu fort commodément à l’albanaise, et me dit les yeux étincelants de colère :

« Si tu veux t’en aller ou nous chasser d’ici, nous mettrons le feu à ton palais, nous t’enlacerons dans nos bras et nous nous y brûlerons toutes avec toi !… »

La majorité des révoltées sembla singulièrement goûter ce projet, car toutes s’écrièrent avec une fureur croissante :

« Oui, oui, enlaçons le bon Franc dans nos bras et brûlons-nous toutes avec lui dans son palais !… »

Je remarquai comme un trait digne de l’observation de La Bruyère, que la douce Analhasia était un des plus forcenés partisans de l’incendie.

Quoique la fin dont me menaçaient ces dames sentit fort son Sardanapale, et eût assez bon air, je jugeai à propos de m’en abstenir ; désormais bien convaincu de l’affection que j’inspirais ici, bien certain, comme on dit, d’être adoré dans mon intérieur, j’annonçai que j’abandonnais mes projets de départ.

Ma modestie m’empêche de dire avec quelle effusion, avec quels transports frénétiques cette nouvelle fut accueillie par ces bonnes filles.