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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/157

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Si j’avais été aveuglé par un ridicule amour-propre, je me serais sans doute piqué de voir que le chevreau rôti, les perdrix grasses, le vin de Scyros, les beaux habits et la paresse, entrassent pour beaucoup dans la somme d’affection que ces naïves jeunes filles ressentaient pour moi.

Mais, Dieu merci, je suis plus sage, à cette heure que je considère les choses sous un point de vue essentiellement raisonnable.

Autrefois je doutais de mes qualités, et j’avais probablement raison ; mais aujourd’hui, comment pourrais-je ne pas croire absolument aux charmes dont je suis doué et qui m’attachent irrésistiblement mes esclaves ?

Ces charmes ne sont-ils pas évidents ? Ce sont les chevreaux rôtis, les perdrix grasses, les ceintures de soie, les yelleks brodés.

Or, avenir enchanteur !!… tant qu’il y aura des pourvoyeurs, des brodeurs et des tisseuses de soie dans l’ile de Khios, me voilà sûr et convaincu de plaire !

Moi (pii jusqu’ici n’ai jamais cru à aucun sentiment, sans lui chercher une arrière-pensée, je suis bien obligé de croire aveuglément à l’affection que j’inspire.

En effet, quel intérêt ont-elles, ces véridiques