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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/171

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rituelle, à cet échange de pensées fines et gracieuses, à ce besoin de déguiser avec adresse tout ce qui pourrait choquer la délicatesse…

Quand je compare enfin ma vie de satrape indolent qui ordonne et à qui l’on obéit, à cette charmante nécessité de plaire, à cette coquetterie, à cette recherche de langage et de manières que vous impose toujours une femme comme madame de Fersen, lors même qu’on ne songe pas à s’occuper d’elle…

Quand je compare enfin le présent au passé… je m’étonne d’avoir pu si longtemps vivre ainsi que j’ai vécu.

J’ai pourtant vécu bien heureux à khios pendant dix-huit mois ! Si l’avenir s’offre sous un aspect que je crois plus séduisant… il ne faut pas flétrir des jours que je regretterai peut-être…

Enfin, je me trouve dans une perplexité étrange…

Que faire ?…

Si je dois rester ici avec des regrets, si la vie que je mènerai désormais à Khios doit m’être pesante, autant me résoudre à l’instant à quitter l’île… M. de Fersen m’a fort obligeamment proposé de me prendre avec lui pour retourner en France…