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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/19

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déjà beaucoup voyagé, je n’avais pas idée de ce que pouvait être une navigation un peu sérieuse, et j’éprouvais une sorte de curiosité de savoir comment j’envisagerais quelque grand danger.

À part même les risques qu’on pouvait courir en s’associant à une des expéditions de Canaris, je savais que depuis l’insurrection grecque l’Archipel était infesté de pirates, soit turcs, soit renégats, soit algériens, et qu’un bâtiment aussi faible que celui de Falmouth avait d’assez nombreuses chances d’être attaqué. Somme toute, l’ensemble de cette proposition ne me déplut pas ; et je répondis, après un assez long silence, dont Falmouth semblait attendre l’issue avec impatience : « Quoiqu’à ma grande honte la curiosité de voir Canaris brûler un vaisseau turc ne soit pas positivement ce qui me décide, j’adhère complètement à votre projet, et vous pouvez me regarder comme un des passagers de votre goélette.

— Nous voilà donc réunis plus longtemps ! — me dit Falmouth. — Tant mieux, car j’ai à vous délivrer de bien des préjugés.

Je le regardai avec étonnement, je le priai de s’expliquer ; il éluda.

Ce but de notre navigation arrêté, il fut