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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/208

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orgueil féminin est flatté de l’influence qu’elle acquiert en les satisfaisant.

« Joignez à cela ce dont j’aurais dû vous parler d’abord ; mais, ainsi que l’a dit une de vos femmes célèbres, madame de Sévigné, je crois, souvent le sujet d’une lettre est dans son postscriptum. Eh bien, sans vous parler de mon attachement pour ma femme, et de son attachement pour moi, sans vous parler de la sévérité toute puritaine de ses principes, savez-vous ce qui l’a surtout préservée des légèretés de la jeunesse ? C’est l’amour absolu, l’amour passionné qu’elle a pour sa fille. Vous ne sauriez, monsieur, en comprendre tout l’excès, toute l’exaltation… Sans doute notre Irène mérite cette tendresse, mais quelquefois j’en frémis pourtant, lorsque je songe que si un malheur imprévu, comme celui qui a déjà failli nous frapper, nous enlevait cette enfant, certainement sa mère mourrait ou deviendrait folle…

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M. de Fersen était dans la maturité de l’âge ; sa réputation de diplomate consommé était presque européenne ; tout en lui annonçait l’homme supérieur, appelé par ses éminentes qualités à exercer les hautes fonctions qu’il avait toujours remplies ; aussi ne pouvais-je