Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en embrassant sa fille. — Vous ne lui en voulez donc pas de son étrange, de sa folle prédiction ?

— Non, madame, car je vais à mon tour lui en faire une, et alors nous serons quittes.,.. Mademoiselle Irène, lui dis-je très-sérieusement, en prenant sa petite main dans les miennes, — je ne vous dirai pas que vous irez là-haut, mais je vous promets que dans dix ou douze ans d’ici, il viendra tout exprès de là-haut, ici-bas, un bel ange, beau comme vous, bon comme vous, charmant comme vous, et qui vous conduira dans un palais magnifique, tout d’or et tout de marbre, où vous vivrez bien longtemps, bien longtemps, on ne peut pas plus heureuse avec ce bel ange, car il vous aimera connue vous aimez votre mère ; et puis un jour, ce palais n’étant plus assez beau pour vous, vous vous envolerez tous deux pour en aller habiter un plus magnifique encore…

— Et vous y serez avec ma mère, dans ce palais ? — me demanda l’enfant en attachant tour à tour ses grands yeux interrogatifs sur madame de Fersen et sur moi.

Ce fut une folie, mais je fus charmé du rapprochement que faisait Irène, en parlant de sa mère et de moi.