Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/228

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fond à la seule idée de se séparer de moi, s’y trouvait toujours en tiers avec nous, et nos entretiens de la galerie continuèrent de la sorte jusqu’à Paris.

La veille de notre arrivée, je voulais, malgré la promesse que j’avais faite à madame de Fersen, tenter un nouvel aveu.

J’avais jusqu’alors scrupuleusement tenu ma parole, parce que je craignais, en y manquant, de perdre les avantages du tête-à-tête pendant la route.

Tout mon espoir avait été de devenir, au moins pour Catherine, une des habitudes de sa pensée, et d’intéresser ou de captiver assez son esprit pour que peu à peu ma présence ou mon absence lui devinssent sensibles.

Ce but, je le croyais atteint ; j’aimais profondément madame de Fersen ; j’avais un excessif désir de lui plaire, et, sauf le mot d’amour que je ne prononçais jamais, je mettais dans mes soins pour elle tout l’empressement, toute la tendresse de l’amant le plus passionné.

Sans rechercher beaucoup ma conversation, je m’étudiais à ne parler à Catherine que de sujets nouveaux pour elle.

Elle ne connaissait ni Paris, ni la France, ni l’Angleterre, ni l’Espagne, que je connaissais à