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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/67

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mis à même de prouver à Falmouth que mon amitié était vive et vraie.

Jusqu’alors, tout en me livrant à l’entrainement de cette affection, j’avais senti qu’il lui manquait la consécration solennelle de quelque grand dévouement.

Si j’attachais quelque prix à mon acte de courage, c’est qu’en m’élevant à mes yeux, c’est qu’en me montrant que j’étais capable d’une résolution généreuse, cet acte me rassurait sur la solidité de mon attachement pour Falmouth.

Or, avec mon caractère, croire en moi, c’était croire en lui ; me croire ami vrai, ardent, dévoué, c’était me croire digne d’inspirer une amitié vraie, ardente et dévouée.

Je ressentais cette confiance intrépide du soldat qui, sûr désormais de se comporter hardiment au feu, attend avec impatience et sécurité une occasion nouvelle de prouver ce qu’il vaut.

La réaction de cette confiance fut telle qu’elle influa même sur mes sentiments passés.

Fier de ma conduite envers Falmouth, je compris alors qu’Hélène, que Marguerite avaient pu m’aimer pour des qualités que leur cœur