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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/94

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à Falmouth eut refermé la porte, il se fit un profond silence…

Puis, tout à coup, un mouvement impétueux renversa une chaise… Et j’entendis Falmouth se précipiter à la porte d’un pas lourd et incertain, car il pouvait à peine marcher.

Il allait venir…

Mon cœur battait à se rompre.

Ses pas approchèrent…

Je me sentis mouillé d’une sueur froide……

j’eus peur.

Ma porte s’ouvrit brusquement. Il entra se traînant sur sa canne.

De ma vie… non, de ma vie je n’oublierai l’expression de colère fulgurante qui éclatait sur son visage ; on eut dit un masque de marbre illuminé par deux yeux flamboyants…

— Vos armes ! — s’écria-t-il d’une voix vibrante d’indignation en me montrant la lettre qu’il tenait à la main. — Vos armes !!

Un remords affreux me saisit, il fut si violent qu’il m’inspira une lâche rétractation de mon infamie…

— Henry ! — lui dis-je en lui montrant cette lettre d’un air désespéré, — pardon…

— Pardon !… Vous ne voulez donc pas vous battre ? — s’écria Falmouth avec rage.