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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/211

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trer aux yeux de Marie et de sa tante comme une victime politique, afin de leur cacher la véritable cause des poursuites qu’on exerçait contre lui.

Ce Duvallon savait-il le métier infâme de Belmont ? ou avait-il aussi été abusé par lui ?

Toutes ces pensées se heurtèrent confuses dans ma tête, et me préoccupèrent tellement que je quittai la ferme beaucoup plus tôt qu’à l’ordinaire, prétextant une migraine, et laissant Marie et sa tante inquiètes et chagrines de mon brusque départ.

Ce jour, qui devait être une sorte de petite fête pour nous, finit ainsi bien tristement.

Que dois-je faire ?

J’aime Marie de toutes les forces de mon âme. Ce n’est plus un crime de l’enlever à Belmont, à ce brigand, à cet assassin ; c’est une noble, c’est une généreuse action.

Marie a été indignement trompée. Sa famille a cru l’unir à un brave et honnête marin, et non pas à un homme infâme… Ce mariage est nul devant la raison et devant l’honneur, il doit être nul aussi devant les hommes ! Aujourd’hui même j’apprendrai tout à ces malheureuses femmes…