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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/225

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quel horrible sort que celui de Marie !… et puis moi, je risque toujours de la perdre !… Sa vie est à moi, comme ma vie est à elle.

Si elle ne me suit pas… que faire ?…

Les crimes passés de cet homme ne peuvent entrainer la rupture de son mariage… ou s’ils l’entraînent, que de temps, que de tristes débats, que de dégoûts !

Il le faut, il le faut, Marie me suivra…

Qui pourra-t-elle regretter la pauvre orpheline ?

Sa tante… pauvre et excellente femme…

Mais elle nous suivra peut-être… non… non… Si elle soupçonnait jamais la vérité !  ! si elle savait qu’un autre lien que celui de l’amitié m’unit pour toujours à Marie… si elle savait…

Non_, non, il n’y faut pas songer… Mais Marie consentira-t-elle à l’abandonner ?

Pourtant il le faut.

Si Marie me suivait, quel avenir !… Retiré dans quelque solitude, je passerais ma vie près d’elle…

Quoique jeune, j’ai déjà tant vécu… j’ai déjà tant souffert… j’ai déjà tant éprouvé les hommes et les choses… que ce serait avec délices que je