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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/40

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madame de Fersen… Mais Irène et le bouquet de roses parurent comme à l’ordinaire.

Piqué de cette indifférence, voulant m’assurer si elle était réelle et aussi complètement égarer l’opinion du monde, je persistai à rendre les soins les plus évidents à madame de V***.

Celle-ci, enchantée de trouver le moyen de faire damner le ministre et de le tenir toujours en éveil et en émoi, m’encourageait de toutes ses forces.

Elle appelait ce manège de coquetterie cruelle, jeter du bois dans le feu

Or, au risque de passer pour une bûche (aurait dit Du Pluvier), j’alimentai si bien la jalousie dévorante du ministre, qu’après huit ou dix jours de cette espèce de cour, moi et madame de V*** nous nous trouvâmes horriblement compromis ; et il fut généralement convenu et prouvé que le règne ou plutôt que l’esclavage du ministre était fini.

Je m’aperçus de la gravité de ces bruits ridicules à l’air affectueux, courtois et familier du ministre, qui était beaucoup trop du monde pour paraitre froid ou maussade avec le rival qu’on lui supposait.

Cette découverte m’éclaira sur l’étourderie