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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/65

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ajouta le ministre avec une satisfaction croissante, — c’est que les missions ne sont que ce qu’on les fait ; il y en a de fort insignifiantes en Europe, il y en a au contraire de la dernière importance… en Asie, par exemple… Car, il ne faut pas se le dissimuler, — ajouta gravement M. de Serigny, — ce n’est pas en Europe que doit se décider à l’avenir le sort de l’Europe, c’est en Orient !! Toute la politique future d’Europe est en Orient ! L’Europe a les yeux fixés sur l’Orient ! l’Orient est le champ de bataille diplomatique où doivent se former les grands négociateurs de notre temps ! Ainsi, par exemple, — me dit M. de Serigny en me regardant fixement, — dans ce moment-ci je voudrais trouver un homme bien né, d’un esprit fin, flexible, agréable, d’un caractère ferme et résolu, afin de lui confier une mission des plus délicates ; car il s’agit de s’assurer l’affection et l’appui d’une grande puissance orientale, sans éveiller les soupçons, les susceptibilités jalouses de l’Angleterre et de la Russie, nos deux éternelles rivales en Orient.

— Cette mission me paraît en effet devoir être fort belle, — lui dis-je de l’air le plus désintéressé du monde.

— N’est-ce pas ?… Eh bien !… cette mission,