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la bonne aventure.

et peu scrupuleux serviteur. Une sorte de familiarité régnait, depuis longues années, entre lui et le prince ; du reste, M. Loiseau, beau diseur et grand diseur, se piquait de quelque littérature ; en homme bien appris, il professait une grande admiration pour les écrivains du dix-septième siècle. Molière et Regnard surtout étaient ses idoles ; il prétendait, non sans raison, que les Crispins, les Scapins, les Mascarilles, les Sganarelles, étaient toujours les gens les plus spirituels de ces comédies ; aussi arrivait-il parfois qu’à la grande impatience de son maître, M. Loiseau, nourri de ses classiques, rappelait par son langage celui de ses modèles ; il ne manquait alors à M. Loiseau que les gants, le manteau et la rapière de Crispin, pour jouer son rôle au naturel.