Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/113

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— Ah ! voici la belle duchesse de Saint-Prix… Mais tout ce qu’il y a d’élégant est ici ce soir ;… Je ne dis par ça pour nous.

— C’est une véritable salle des Italiens… quel air de joie et de fête !

— Après tout, on fait bien de s’amuser, on ne s’amusera peut-être pas longtemps.

— Pourquoi donc ?

— Et si le choléra vient à Paris ?

— Ah ! bah !

— Est-ce que vous croyez au choléra, vous ?

— Parbleu ! il arrive du Nord en se promenant la canne à la main.

— Que le diable l’emporte en chemin, et que nous ne voyions pas ici sa figure verte !

— On dit qu’il est à Londres.

— Bon voyage !

— Moi j’aime autant parler d’autre chose ; c’est une faiblesse si vous voulez, mais, je trouve cela triste.

— Je crois bien.

— Ah ! messieurs… je ne me trompe pas… non… c’est elle !…

— Qui donc ?

— Mademoiselle de Cardoville ! Elle entre à l’avant-scène avec Morinval et sa femme. C’est une résurrection complète : ce matin aux Champs-Élysées, ce soir ici.