Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/144

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bouquet indien qu’elle avait toujours conservé.

Tout à coup Morok jeta un cri sauvage en s’élançant sur la Mort, qui répondit à ce cri par un rugissement éclatant, en se précipitant sur son maître avec tant de furie, qu’Adrienne, épouvantée, croyant voir cet homme perdu, se rejeta en arrière cachant sa figure dans ses deux mains…

Son bouquet lui échappa, tomba sur la scène, et roula dans la caverne où luttaient la panthère et Morok.

Prompt comme la foudre, souple et agile comme un tigre, cédant à l’emportement de son amour et à l’ardeur farouche excitée en lui par les rugissements de la panthère, Djalma fut d’un bond sur le théâtre, tira son poignard et se précipita dans la caverne pour y saisir le bouquet d’Adrienne. À cet instant un cri épouvantable de Morok blessé appelait à l’aide… La panthère, plus furieuse encore à la vue de Djalma, fit un effort désespéré pour rompre sa chaîne ; n’y pouvant parvenir, elle se dressa sur ses pattes de derrière afin d’enlacer Djalma, alors à la portée de ses griffes tranchantes. Baisser la tête, se jeter à genoux, et en même temps lui plonger à deux reprises son poignard dans le ventre avec la rapidité de l’éclair, ce fut ainsi que Djalma échappa à une mort cer-