Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/245

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de Jacques fut applaudie par la majorité.

Nini-Moulin se démenait sur une chaise, trépignait et criait à tue-tête :

— Bacchus et ma soif ! mon verre et ma pinte !… les gosiers sont ouverts ! cognac, à la rescousse !… Largesse ! largesse !…

Et il embrassa mademoiselle Modeste, en vrai champion de tournoi, ajoutant pour excuser cette liberté :

— L’Amour, vous serez la reine de beauté… j’essaye le bonheur du vainqueur !…

— Cognac, à la rescousse ! répéta-t-on en chœur, largesse !…

— Messieurs, ajouta Nini-Moulin avec enthousiasme, resterons-nous indifférents au noble exemple que nous donne le bonhomme Choléra ? (il montra Jacques) ; il a fièrement dit cognac… répondons-lui glorieusement punch !

— Oui, oui ! punch !…

— Punch, à la rescousse !…

— Garçon ! cria l’écrivain religieux d’une voix de stentor, garçon ! avez-vous ici une bassine, un chaudron, une cuve, une immensité quelconque… afin d’y confectionner un punch monstre ?

— Un punch babylonien !…

— Un punch lac !!…

— Un punch océan !!!…