Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/256

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releva brusquement le coude et but encore avidement quelques gorgées…

Ses forces étaient à bout, un feu inextinguible lui dévorait la poitrine, la souffrance était atroce ;… il ne put résister ;… sa tête se renversa… ses mâchoires se serrèrent convulsivement, il brisa le goulot de la bouteille entre ses dents, son cou se roidit… des soubresauts spasmodiques tordirent ses membres, et il perdit presque connaissance.

— Jacques… mon garçon… ce n’est rien, s’écria Morok, dont le regard féroce étincelait d’une joie diabolique.

Puis, remettant sa bouteille sur la table, il se leva pour venir en aide à Nini-Moulin qui tâchait en vain de retenir Couche-tout-Nu.

Cette crise subite n’offrait aucun symptôme de choléra ; cependant, une terreur subite s’empara des assistants, une des femmes eut une violente attaque de nerfs, une autre s’évanouit en poussant des cris perçants.

Nini-Moulin, laissant Jacques aux mains de Morok, courait à la porte pour demander du secours, lorsque cette porte s’ouvrit soudainement.

L’écrivain religieux recula stupéfait à la vue du personnage inattendu qui s’offrait à ses yeux.