Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/284

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— Ah ! voyez-vous le brigand ! répondit la foule en se resserrant davantage, il avoue… il avoue…

— Il s’est trahi !

— Il l’a dit : Boire ça… c’est la mort !

— Mais… écoutez-moi donc !… s’écria l’abbé en joignant les mains, ce flacon… c’est…

Des cris furieux interrompirent le père d’Aigrigny.

— Ciboule ! achève celui-là ! cria le carrier en poussant du pied Goliath ; moi, je vais commencer celui-ci !

Et il saisit le père d’Aigrigny à la gorge.

À ces mots, deux groupes se formèrent.

L’un, conduit par Ciboule, acheva Goliath à coups de pieds, à coups de pierres, à coups de sabots ; bientôt le corps ne fut plus qu’une chose horrible, mutilée, sans nom, sans forme, une masse inerte pétrie de boue et de chairs broyées.

Ciboule donna son tartan, on le noua à l’un des pieds disloqués du cadavre, et on le traîna ainsi jusqu’au parapet du quai.

    parce qu’on a trouvé sur lui un flacon d’ammoniaque. Sur son refus de le boire, la populace, persuadée que le flacon était rempli de poison, déchira ce malheureux.