Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/379

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doville ; ils sont restés chez elle jusqu’à trois heures et demie.

« Le maréchal Simon, qui était venu en voiture, s’en est allé à pied avec ses deux filles ; tous trois semblaient très-satisfaits, et on a même vu, dans une des allées écartées des Champs-Élysées, le maréchal Simon embrasser ses deux filles avec expansion et attendrissement.

« L’abbé Gabriel de Rennepont et Agricol Baudoin sont sortis les derniers.

« L’abbé Gabriel est rentré chez lui, ainsi qu’on l’a su plus tard ; le forgeron, que l’on avait plusieurs motifs de surveiller, s’est rendu chez le marchand de vin de la rue de la Harpe. On y est entré sur ses pas ; il a demandé une bouteille de vin, et s’est assis dans un coin reculé du cabinet du fond, à main gauche ; il ne buvait pas et semblait vivement préoccupé ; on a supposé qu’il attendait quelqu’un.

« En effet, au bout d’une demi-heure est arrivé un homme de trente ans environ, brun, de taille élevée, borgne de l’œil gauche, vêtu d’une redingote marron et d’un pantalon noir ; il avait la tête nue. Il devait venir d’un endroit voisin. Cet homme s’est attablé avec le forgeron.

« Une conversation assez animée, mais dont