Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/395

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— À l’heure même, mon révérend père, dit le père d’Aigrigny, je vais charger de ce soin une personne sûre.

— Mon révérend père, dit Baleinier à Rodin, puisque vous tenez à écrire… recouchez-vous ; vous écrirez sur votre lit, pendant nos petits préparatifs.

Rodin fit un geste approbatif, et se leva.

Mais déjà le pronostic du docteur se réalisait : le jésuite put à peine rester une seconde debout, et retomba sur sa chaise… Alors il regarda le docteur Baleinier avec angoisse, et sa respiration s’embarrassa de plus en plus.

Le docteur, voulant le rassurer, lui dit :

— Ne vous inquiétez pas… Mais il faut nous hâter… Appuyez-vous sur moi et sur le père d’Aigrigny.

Aidé de ces deux soutiens, Rodin put regagner son lit ; s’y étant assis sur son séant, il montra du geste l’écritoire et le papier afin qu’on les lui apportât ; un buvard lui servit de pupitre, et il continua d’écrire sur ses genoux, s’interrompant de temps à autre pour aspirer à grand’peine comme s’il eût étouffé, mais restant étranger à ce qui se passait autour de lui.

— Mon révérend père, dit M. Baleinier au père d’Aigrigny, êtes-vous capable d’être un de