Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/422

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inutile, j’en suis sûre… Bonne et équitable comme elle l’est… ses refus sont inexorables lorsqu’elle les croit mérités ;… et puis, d’ailleurs… à quoi bon ?… il était trop tard… tu étais décidée à en finir…

— Oh ! bien décidée !… car mon infamie me rongeait le cœur… et Jacques était mort dans mes bras en me méprisant ;… et je l’aimais, vois-tu ? ajouta Céphyse avec une exaltation passionnée, je l’aimais comme on n’aime qu’une fois dans la vie !…

— Que notre sort s’accomplisse donc !… dit la Mayeux pensive.

— Et la cause de ton départ de chez mademoiselle de Cardoville, sœur, tu ne me l’as jamais dite…, reprit Céphyse après un moment de silence.

— Ce sera le seul secret que j’emporterai avec moi, ma bonne Céphyse, dit la Mayeux en baissant les yeux.

Et elle songeait avec une joie amère que bientôt elle serait délivrée de cette crainte qui avait empoisonné les derniers jours de sa triste vie :

Se retrouver en face d’Agricol… instruit du funeste et ridicule amour qu’elle ressentait pour lui…

Car, il faut le dire, cet amour fatal, déses-