Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/425

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moment de silence, c’est vrai ; tu as raison ;… c’est la fin :… bientôt… dans un instant… tout sera terminé… Vois donc avec quel calme nous parlons de… de ce qui en épouvante tant d’autres !

— Sœur, nous sommes calmes, parce que nous sommes décidées.

— Bien décidées, Céphyse ? dit la Mayeux en jetant de nouveau un regard profond et pénétrant sur sa sœur.

— Oh ! oui… puisses-tu l’être autant que moi !…

— Sois tranquille ;… si je retardais de jour en jour le moment d’en finir, répondit la Mayeux, c’est que je voulais toujours te laisser le temps de réfléchir… car, pour moi…

La Mayeux n’acheva pas ; mais elle fit un signe de tête d’une tristesse désespérée.

— Eh bien !… sœur… embrassons-nous, dit Céphyse, et du courage !

La Mayeux, se levant, se jeta dans les bras de sa sœur.

Toutes deux se tinrent longtemps embrassées…

Il y eut quelques secondes d’un silence profond, solennel, seulement interrompu par les sanglots des deux sœurs, car alors seulement elles se mirent à pleurer.