Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/442

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— Tu as raison…, reprit doucement la Mayeux, il y a un mauvais sentiment dans ce doute ;… mais si tu savais ?…

— Quoi, sœur ?

La Mayeux hésita un instant et dit avec accablement :

— Rien…

Puis elle ajouta :

— Heureusement, je meurs bien convaincue qu’il n’aura jamais besoin de moi ; il est marié à une jeune fille charmante ; ils s’aiment ;… je suis sûre… qu’elle fera son bonheur.

En prononçant ces derniers mots, l’accent de la Mayeux s’était de plus en plus affaibli… Tout à coup, elle tressaillit, et dit à Céphyse d’une voix tremblante, presque craintive :

— Ma sœur… serre-moi bien… dans tes bras… oh ! j’ai peur ;… je vois… tout… d’un bleu sombre… et les objets… tourbillonnent autour de moi…

Et la malheureuse créature, se relevant un peu, cacha son visage dans le sein de sa sœur, toujours assise, et l’entoura de ses deux bras languissants.

— Courage… sœur…, dit Céphyse en la serrant contre sa poitrine, et d’une voix qui s’affaiblissait aussi : Ça va finir…