Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/471

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tiez cette maison. M. Agricol se trouvait chez moi, il m’a demandé à m’accompagner.

— Agricol ! s’écria la Mayeux en joignant les mains ; il est venu…

— Oui, mon enfant, calmez-vous… Pendant que je vous donnais les premiers soins… il s’est occupé de votre pauvre sœur ;… vous le verrez bientôt.

— Hélas ! mademoiselle, reprit la Mayeux avec effroi ; il sait sans doute… ?

— Votre amour ? Non, non, rassurez-vous, ne songez qu’au bonheur de vous retrouver auprès de ce bon et loyal frère.

— Ah !… mademoiselle… qu’il ignore toujours… ce qui me causait tant de honte que j’en voulais mourir… Soyez béni, mon Dieu ! il ne sait rien…

— Non ; ainsi plus de tristes pensées, chère enfant ; pensez à ce digne frère, pour vous dire qu’il est arrivé à temps pour nous épargner des regrets éternels… et, à vous… une grande faute… Oh ! je ne vous parle pas des préjugés du monde, à propos du droit que possède une créature de rendre à Dieu une vie qu’elle trouve trop pesante… Je vous dis seulement que vous ne deviez pas mourir, parce que ceux qui vous aiment et que vous aimez avaient encore besoin de vous.