Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

huit heures ; nous avons juste le temps de rentrer et de dîner… Est-ce votre avis, ma chère enfant ? dit-il à Adrienne.

— Est-ce le vôtre, Julie ? dit mademoiselle de Cardoville à la marquise.

— Sans doute, répondit la jeune femme.

— Je vous saurai d’ailleurs d’autant plus de gré de ne pas vous attarder, reprit le comte, qu’après vous avoir conduites à la Porte-Saint-Martin, je serai obligé d’aller au club pour une demi-heure, afin d’y voter pour lord Campbell que je présente.

— Nous resterons donc seules, Adrienne et moi, au spectacle, mon oncle ?

— Mais votre mari vient avec vous, je suppose.

— Vous avez raison, mon oncle ; ne nous abandonnez pas trop pour cela.

— Comptez-y, car je suis au moins aussi curieux que vous de voir ces terribles animaux, et le fameux Morok, l’incomparable dompteur de bêtes.

Quelques minutes après, la voiture de mademoiselle de Cardoville avait quitté les Champs-Élysées, emportant la petite fille et se dirigeant vers la rue d’Anjou.

Au moment où le brillant attelage disparaissait, l’attroupement dont on a parlé avait encore