Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/124

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— Oui, monsieur, les chevaux de poste viennent d’arriver.

— Pour qui ? demanda M. Hardy.

— Pour le père d’Aigrigny, monsieur.

— Il va donc en voyage ? dit M. Hardy assez étonné.

— Oh ! ce n’est sans doute pas pour rester bien longtemps absent, dit le domestique d’un air confidentiel, car le révérend père n’emmène personne et n’emporte qu’un léger bagage. D’ailleurs le révérend père viendra sans doute faire ses adieux à monsieur… Mais que faut-il répondre à M. Rodin ?

La lettre que M. Hardy venait de recevoir du révérend père était conçue en termes si polis, on y parlait de Gabriel avec tant de considération, que M. Hardy, poussé d’ailleurs par une curiosité naturelle, et ne voyant aucun motif de refuser cette entrevue au moment de quitter la maison, répondit au domestique :

— Veuillez dire à M. Rodin, que s’il veut se donner la peine de venir, je l’attends ici.

— Je vais à l’instant le prévenir, monsieur, dit le domestique en s’inclinant.

Et il sortit.

Resté seul, M. Hardy, tout en se demandant quel pouvait être M. Rodin, s’occupa de quelques menus préparatifs de départ ; pour rien