Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/288

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— Mais, mon cher monsieur…

— Il n’y a pas de mais, reprit Dagobert d’une voix irritée ; quand un homme bâti comme vous fait le bien, ça cache quelque chose de mauvais… Il faut se défier… et je me défie.

— Je conçois, dit froidement Rodin en cachant son désappointement croissant, car il avait cru facilement amadouer le soldat ; on n’est pas maître de cela… Pourtant… si vous réfléchissez… quel intérêt puis-je avoir à vous tromper ? et sur quoi vous tromperais-je ?

— Vous avez un intérêt quelconque à vous entêter à rester là malgré moi… quand je vous dis de vous en aller.

— J’ai eu l’honneur de vous dire le but de ma visite, mon cher monsieur.

— Des nouvelles du maréchal Simon, n’est-ce pas ?

— C’est cela même ; je suis assez heureux pour avoir des nouvelles de M. le maréchal, répondit Rodin en se rapprochant de nouveau des jeunes filles comme pour regagner le terrain qu’il avait perdu.

Et il leur dit :

— Oui, mes chères demoiselles, j’ai des nouvelles de votre glorieux père.

— Alors, venez tout de suite chez moi, vous me les direz, reprit Dagobert.