Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/301

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moi… Je reviens à l’instant, madame, car il faut que je vous remercie encore.

Puis, passant auprès des deux sœurs, Dagobert leur dit tout bas :

— Écoutez bien cette brave dame, mes enfants, vous ne pouvez mieux faire.

Et il sortit en saluant respectueusement la princesse.

Le soldat sorti, la dévote dit aux jeunes filles d’une voix calme et d’un air parfaitement dégagé, quoiqu’elle brûlât du désir de profiter de l’absence momentanée de Dagobert, afin d’exécuter les instructions qu’elle venait de recevoir à l’instant de Rodin :

— Je n’ai pas bien compris les dernières paroles de votre vieil ami… ou plutôt il a, je crois, mal interprété les miennes… Quand je vous parlais tout à l’heure de la généreuse contagion du dévouement, j’étais loin de jeter le blâme sur ce sentiment, pour lequel j’éprouve, au contraire, la plus profonde admiration…

— Oh ! n’est-ce pas, madame ? dit vivement Rose, et c’est ainsi que nous avions compris vos paroles.

— Puis, si vous saviez, madame, combien ces paroles viennent à propos pour nous !… ajouta Blanche en regardant sa sœur d’un air d’intelligence.