Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/396

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lorsque vous saurez entre quelles nobles mains je vous offrirai de joindre les nôtres… quel est celui qui remerciera et glorifiera Dieu de cette union… union sacrée qui pourtant nous laissera libres pour nous laisser dignes… vous direz comme moi, j’en suis certaine, que jamais mains plus pures n’auraient pu nous être imposées… Pardonnez, mon ami… tout ceci est grave… grave comme le bonheur… grave comme notre amour… Si mes paroles vous semblent étranges, mes pensées déraisonnables… dites… dites, mon ami, nous chercherons, nous trouverons un meilleur moyen de concilier ce que nous devons à Dieu, ce que nous devons au monde, avec ce que nous nous devons à nous-mêmes… On prétend que les amoureux sont fous, ajouta la jeune fille en souriant ; je prétends, moi, qu’il n’y a rien de plus sensé que les vrais amoureux.

— Quand je vous entends parler ainsi de notre bonheur, dit Djalma profondément ému, en parler avec cette sérieuse et calme tendresse, il me semble voir une mère sans cesse occupée de l’avenir de son enfant adoré… tâchant de l’entourer de tout ce qui peut le rendre vaillant, robuste et généreux, tâchant d’écarter de sa route tout ce qui n’est pas noble et digne… Vous me demandez de vous contre-