Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/412

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Rodin s’échappait souvent jusqu’à d’assez nombreuses infractions aux ordonnances de l’ordre.

Un servant entra et remit une lettre à Rodin.

Celui-ci la prit, et, avant de l’ouvrir, dit à cet homme :

— Quelle est cette voiture qui vient d’arriver ?

— Cette voiture vient de Rome, mon père, répondit le servant en s’inclinant.

— De Rome !… dit vivement Rodin.

Et malgré lui une vague inquiétude se peignit sur ses traits ; puis, plus calme, il ajouta, en tenant toujours, sans l’ouvrir, la lettre qu’il avait entre les mains :

— Et qui est dans cette voiture ?

— Un révérend père de notre sainte compagnie, mon père…

Malgré son ardente curiosité, car il savait qu’un révérend père voyageant en poste est toujours chargé d’une mission importante et hâtée, Rodin ne fit pas une question de plus à ce sujet, et dit en montrant la lettre qu’il tenait :

— D’où vient cette lettre ?

— De notre maison de Saint-Hérem, mon père.

Rodin regarda plus attentivement l’écriture et reconnut celle du père d’Aigrigny, qui avait