Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/456

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Rien ne lui répondit.

Au dehors régnait le plus profond silence…

Au dedans, les ténèbres les plus complètes…

Bientôt une sorte de vapeur parfumée d’une indicible suavité, mais très-subtile, très-pénétrante, se répandit insensiblement dans la petite chambre où se trouvait Djalma ; on eût dit que l’orifice d’un tube, passant à travers une des portes de cette pièce, y introduisait ce courant embaumé.

Djalma, au milieu de préoccupations terribles, frémissant de colère, ne fit aucune attention à cette senteur… mais bientôt les artères de ses tempes battirent avec plus de force ; une chaleur profonde, brûlante, circula rapidement dans ses veines ; il éprouva une sensation de bien-être indéfinissable ; les violents ressentiments qui l’agitaient semblèrent s’éteindre peu à peu malgré lui, et s’engourdir dans une douce et ineffable torpeur, sans qu’il eût presque la conscience de l’espèce de transformation morale qu’il subissait malgré lui.

Cependant, par un dernier effort de sa volonté vacillante, Djalma s’avança au hasard pour essayer encore d’ouvrir une des portes qu’il trouva, en effet ; mais, à cet endroit, la vapeur embaumée était si pénétrante, que son action