Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/462

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pièce voisine, où se trouvait la jeune fille, sur une antichambre communiquant à l’escalier, où l’on entendit bientôt monter quelqu’un qui, s’arrêtant au dehors, frappa deux fois à la porte extérieure.

C’est Agricol Baudoin… Écoute et regarde…, dit dans l’obscurité la voix que le prince avait déjà entendue.

Ivre, insensé, mais ayant la résolution et l’idée fixe de l’homme ivre et de l’insensé, Djalma tira le poignard que lui avait laissé Faringhea… puis, immobile, il attendit.

À peine les deux coups avaient-ils été frappés au dehors, que la jeune fille, sortant de sa chambre d’où s’échappa une faible lumière, courut à la porte de l’escalier, de sorte que quelque clarté arriva jusqu’au réduit entr’ouvert, où Djalma se tenait blotti, son poignard à la main.

Ce fut de là qu’il vit la jeune fille traverser l’antichambre, et s’approcher de la porte de l’escalier en disant tout bas :

— Qui est là ?

— Moi !… Agricol Baudoin, répondit du dehors une voix mâle et forte.

Ce qui se passa ensuite fut si rapide, si foudroyant, que la pensée pourrait seule le rendre.