feu se desséchait d’angoisse. Après avoir violemment heurté de nouveau à la porte, il se mit à ronger ses ongles selon son habitude.
Soudain la porte cochère roula sur ses gonds ; Samuel, le gardien juif, parut sous le porche…
Les traits du vieillard exprimaient une douleur amère ; sur ses joues vénérables on voyait encore les traces de larmes récentes, que ses mains séniles et tremblantes achevaient d’essuyer lorsqu’il ouvrit à Rodin.
— Qui êtes-vous, messieurs ? dit Samuel à Rodin.
— Je suis le mandataire chargé des pouvoirs et procurations de l’abbé Gabriel, seul héritier vivant de la famille Rennepont, répondit Rodin d’une voix hâtée. Monsieur est mon secrétaire, ajouta-t-il en désignant d’un geste le père Caboccini, qui salua.
Après avoir attentivement regardé Rodin, Samuel reprit :
— En effet… je vous reconnais. Veuillez me suivre, monsieur.
Et le vieux gardien se dirigea vers le bâtiment du jardin, en faisant signe aux deux révérends pères de le suivre.
— Ce maudit vieillard m’a tellement irrité en me faisant attendre à la porte, dit tout bas