Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/58

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aussi quelles compensations !… Dans quelques années vous arriverez, à force de labeurs, au même point où vous étiez lors de cette horrible catastrophe… Et puis enfin, ce qui doit vous encourager encore, c’est que, du moins, pendant ces rudes travaux, vous ne serez plus, comme par le passé, dupe d’un ami indigne, dont la feinte amitié vous semblait si douce et charmait votre vie… Vous n’aurez plus à vous reprocher une liaison adultère, où vous croyiez puiser chaque jour de nouvelles forces, de nouveaux encouragements pour faire le bien ;… comme si, hélas ! ce qui est coupable pouvait jamais avoir une heureuse fin… Non ! non ! arriver au déclin de votre carrière, désenchanté de l’amitié, reconnaissant le néant des passions coupables, seul, toujours seul, vous allez courageusement affronter encore les orages de la vie. Sans doute, en quittant ce calme et pieux asile, où aucun bruit ne trouble votre recueillement, votre repos, le contraste sera grand d’abord ;… mais ce contraste même…

— Assez !… oh !… de grâce !… assez !… s’écria M. Hardy en interrompant d’une voix faible le révérend père ; rien qu’à vous entendre parler des agitations d’une pareille vie, mon père, j’éprouve de cruels vertiges… ma tête… peut à peine y résister… Oh ! non… non… le